Vybz Kartel – Poor People Land | Inspiration


Kreyol Base vous propose de temps en temps de partager une vibe. Peu importe le style de musique, urbain ou traditionnel: l’important est de vous faire découvrir ou redécouvrir des  titres inspirants, et pourquoi pas des nouveautés à intégrer dans vos playlists…


On ne présente plus Vybz Kartel, l’un des artistes les plus controversés de la Caraïbe voir du monde. Bien que n’étant pas  en accord avec certaines valeurs véhiculées par le personnage et parfois sa musique, ce serait se mentir à soi même de ne pas reconnaître son immense talent et l’étendue de son influence sur le monde. L’artiste est en effet connu dans le monde entier et représente une source d’inspiration pour bon nombre de personnes y-compris sur la Terre mère, comme le prouve la vidéo ci-dessous ou un Kenyan expose la situation de son pays sur fond de « Poor People Land », un hit du début des années 2010 qui sera présenté aujourd’hui. Cependant, ici on fera un rapprochement avec nos îles sur le thème de la domination économique.

On ne fera pas de traduction de ce titre surtout qu’il en existe déjà sur le net, notamment réalisée par le média martiniquais Pepsee Actu. Déjà, « Poor People Land » désigne les terres sur lesquelles sont parquées les gens du ghetto. A travers ce titre, l’artiste pousse un coup de gueule franc contre Babylon, le système qui selon lui n’aime pas les pauvres et ne respecte pas leur dignité en les chassant comme bon lui semble. Il n’hésite pas à pointer clairement du doigt certaines « grandes personnalités » qu’il n’a pas spécialement l’air de porter dans son cœur. L’artiste renforce son image méritée de « gardien du peuple » comme un ancien article du site le faisait remarquer.

Voici quelques phrases de ce titre sur lesquelles on réfléchira (les interprétations sont strictement personnelles):

Je n’ai aucun endroit où aller, je suis né et j’ai grandi ici dans le ghetto… Vous les gens du pouvoir donnez-moi un coup de main! Je ne pourrai jamais m’acheter une maison à Cherry Garden (un quartier huppé de Jamaïque).

Vybz Kartel a accumulé une certaine richesse depuis le début de sa carrière, ce n’est pas un secret: cependant l’artiste ne parle peut-être pas en son nom car il représente le peuple. Le ghetto semble être un cercle vicieux dans lequel on naît et dont on porte le fardeau sans l’avoir choisi, surtout que manifestement tout cela dure depuis la période esclavagiste. La situation étant injuste depuis le départ, difficile d’imaginer que des (vrais) ghetto youths soient nés avec les mêmes opportunités que des jeunes nés dans les beaux quartiers: ils n’ont nulle-part d’autre ou aller.

Je sais que je suis né Jamaïcain! Je suis la depuis l’esclavage en tant qu’Africain! Quelqu’un m’a demandé d’ou Mattalon venait pour posséder autant de terres sur mon île…

L’artiste tient a rappeler qu’il connaît l’histoire tragique de son peuple, la Jamaïque est son île et il ne comprend pas comment ses ressortissants puissent être négligés au détriment de personnes n’étant pas Jamaïcaines ayant plus d’argent et de pouvoir.

Mayer Matalon, d’origine israélienne, était l’un des plus riches et influent hommes d’affaire régnant d’une main de fer sur l’économie Jamaïcaine (il est décédé en 2012), cependant le relais a bien évidement été pris par le reste de la famille comme le veut notamment la tradition…

Mr. Chin, retourne au Japon! Car c’est pour l’homme noir que Dieu a prévu ces terres!

Difficile de savoir si l’artiste s’adresse a une personne en particulier ou à la diaspora chinoise plus globalement car « Chin » est un surnom souvent donné aux chinois dans la Caraïbe. D’ailleurs la famille Chin en Jamaique est plutôt respectée surtout que VP records, l’une des plus grandes maisons de disques Jamaïcaines a été fondée par des chinois portant ce nom de famille qui sont d’ailleurs très impliqués dans vie de la société. Disons qu’il met le doigt sur une forme de domination économique au sens global dans la mesure ou énormément de commerces ou achètent les habitants des ghettos sont tenus par des chinois.


En gros, voila pourquoi ce titre est inspirant: il met le doigt simplement sur certaines injustices de ce monde et le fait que tout le monde ne part pas du même pied d’égalité, et donc que la misère est un cercle vicieux. Il rappelle que pendant qu’une frange de la population hérite de générations en générations de tribulations de leurs prédécesseurs sans le choisir, d’autres prospèrent et continueront de prospérer.

PS: Cela date mais l’artiste aujourd’hui incarcéré depuis un bon nombre d’années a rédigé un livre pendant sa détention: « La voix du ghetto Jamaïcain: incarcéré mais pas mis sous silence ». Si ce dernier éveille votre curiosité, n’hesitez pas à vous le procurer cepandant il existe exclusivement en anglais.

 

Cet article ne se terminera pas par un #FreeWorldBoss car…voilà, mais par une citation (libre à vous de juger si elle à un rapport ou non avec le contexte, c’est juste une inspiration).

 

Apprenons des erreurs des autres, car nous ne vivrons jamais assez longtemps pour toutes les faire nous-même.


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