
Même s’il est vrai que dans le monde énormément de personnes ne connaissent pas forcément leurs origines exactes ni leurs ancêtres, il peut-être utile aux antillais de retracer leur arbre généalogique. Plus les générations passent et plus le travail sera fastidieux: cet acte est utile dans la mesure ou la question identitaire revient souvent sur le tapis dans nos territoires et que chacun laisse plus ou moins libre cours à son imagination en ce qui concerne son origine ethnique, s’éloignant parfois de toute réalité.
Se rapprocher de nos ancêtres
Aux Antilles, le système colonial et esclavagiste a laissé de telles séquelles que tout lien avec l’Afrique est souvent minimisé. La valorisation de l’individu se fait rarement à travers l’héritage africain, que ce soit au niveau des traits, de la couleur de peau ou même de la culture. Malgré l’évidence des traits négroïdes et la plupart du temps une couleur de peau qui ne laisse place à aucun doute, de simples yeux bridés peuvent faire de vous un « descendant de chinois » ou des cheveux lisses un « indien ». Ce qu’il faut savoir dans un premier temps, c’est qu’en tant qu’afro-antillais, qu’on le veuille ou non, du sang africain coule dans nos veines. Que nos ancêtres aient pu avoir été affranchis avant l’abolition ou qu’ils aient pu posséder des esclaves, il n’en demeure pas moins qu’eux descendaient de noirs d’Afrique issus de la déportation et ayant donc été réduits en esclavage.
S’affranchir de nos chaînes mentales
Le fait de pouvoir associer des noms et des faits concrets à notre « lignée » permet de réellement se sentir concerné par le passé de notre île et de se rapprocher de notre nature originelle car on ne le dis jamais assez souvent: un peuple ignorant de son histoire est comme un arbre sans racines: ces recherches permettent de renforcer cet enracinement et il n’est pas forcement question d’à tout prix partir à la « chasse aux esclaves » dans son patrimoine génétique mais de pouvoir, à travers les documents trouvés, comprendre ce que notre famille a été, et ce qu’elle est aujourd’hui: une bonne occasion de retrouver le lien familial qui se perd de plus en plus en organisant des rendez-vous de recherches par exemple.
C’est d’autant plus une bonne contribution à l’éducation de sa descendance en constituant son arbre généalogique et lui apporter des repères réels: ce ne sont que quelques raisons parmi tant d’autres.
Sites internet à consulter
- Généanet: C’est un site de généalogie collaboratif renseignant à l’échelle internationale. On peut y trouver beaucoup de résultats lorsqu’on y recherche des ailleuls, cepandant ces informations ont été apportées par d’autres personnes qui ont effectué leur recherche de leur coté. Il est donc important d’y collaborer à son tour afin d’aider les autres, sé an lanmen ka lavé lot…
- Anchoukaj: Ce site a été créé à l’initiative du CM98 (Comité Marche du 23 Mai 1998), une association œuvrant pour la recherche généalogique antillaise et organisant, entre autres, des ateliers de recherche accessibles aux Antillais afro-descendants de l’hexagone et des Antilles. Les résultats que vous retrouverez sont le fruit de recherches de l’association et de la collaboration de personnes ayant participé aux ateliers, d’ou la nécessité d’y participer.
Les archives départementales
Il y a également possibilité de se rendre aux Archives départementales afin d’être accompagné physiquement dans ses recherches. Voici les adresses pour la Martinique et la Guadeloupe:
- Morne Tartenson, 19 avenue Saint-John-Perse, 97263 Fort-De-France
- Bisdary, 97113 Gourbeyre
Si vous ne trouvez pas
Si vous ne trouvez pas de documents (actes d’affranchissement, extrait d’acte civil etc.) en rapport avec votre nom, il est possible qu’il corresponde à une immigration plus récente (travailleurs engagés, congos, coolies). N’hésitez pas à communiquer avec vos proches pour avoir le maximum d’informations sur votre famille et ne délaisser aucune piste.
Dans tous les cas, le plus important n’est pas d’a tout prix se trouver un ancêtre esclave pour se mettre à se sentir concerné par les problématiques liées à l’histoire. Ce qu’il faut comprendre, c’est avant tout que l’esclavage et la colonisation ont constitué une machinerie de destruction de l’humain pour le remodeler dans l’intérêt d’un oppresseur. Que nous ayons eu des ancêtres libre, asservis, ou ayant tenu un fouet, cela ne fait surtout pas de nous ce que nous sommes personnellement.
Le plus important est ce que le peuple est aujourd’hui et que sa lutte se veuille aller dans le sens d’une réparation morale. Nous ne descendons peut-être pas tous d’un esclave ayant vécu au 19e siècle mais nous sommes tous issus de l’esclavage, quelque soit le point de vue duquel il est vécu, et il est important de s’affranchir de ces poids que représentent certaines visions que nous ont transmis nos aïeux pensent surement bien faire, mais intimement lié à leur vécu rude et leur propre héritage familial.
*Le titre n’a pas été modifié depuis mais comprenez que le terme convenant le mieux serait « Ancêtres réduits en esclavage » ou encore « AFRES ».
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