Le dancehall sous un nouveau jour!


La musique caribéenne est l’une des plus riches au monde. Celle de la Jamaïque a toujours eu un succès fou en Martinique et beaucoup de jeunes comme moi ont passé leur adolescence a collectionner les riddims, toujours à l’affût de la dernière nouveauté. De nos jours, le dancehall jamaïcain a toujours du succès mais moins qu’avant dans la mesure ou la scène locale est de plus en plus productive.

Je me demandais dans un précédent article si la musique urbaine martiniquaise était le reflet de la société. Le dancehall est une musique controversée: souvent critiqué par les anciens et plébiscitée par les jeunes générations, il divise. Le procès qui lui est souvent fait est de ne mettre en avant que la débauche en tout genre (sexe-drogue-alcool-violence) et d’être le reflet d’une société de moins en moins instruite qui va droit à sa perte.

Une découverte inattendue

Récemment, j’ai appris qu’un jeune martiniquais, Jimmy COTON-PELAGIE, a sorti un livre intitulé « Le dancehall sous un nouveau jour ». J’ai eu envie de soutenir le frère: j’achète le livre par curiosité. Je n’aurais jamais pensé autant apprendre sur une musique que je pensais jusque la connaître.

L’auteur vient balayer la plupart des préjugés dont le dancehall jamaïcain était victime jusque là et nous démontre qu’il s’agit tout simplement d’un moyen de communication des plus accessibles à la population le plus souvent opprimée et en manque de repères. Pour comprendre le dancehall il faut s’imprégner de son univers et palper les difficultés et les problèmes en tout genre (criminalité, corruption, pauvreté…) qui rongent la Jamaïque. A partir de là, vous comprendrez que le dancehall est le porte voix des sans voix et parfois le moyen le plus stratégique de guider les plus jeunes sur…la bonne voie.

La plupart des sujets de société y sont présents. L’auteur, qui a pris le temps de décortiquer plusieurs dizaines de lyrics, nous prouve que la majorité des titres sont engagés en faveur d’une cause et que les deejays sont, malgré les lyrics crus, de véritables gardiens du peuple. Parmi ces causes, par exemple on aura la dénonciation des violences policières, l’avortement, le mariage, l’argent, les grossesses précoces et tant d’autres.

On y apprend par exemple que le World Boss, Vybz Kartel, à atteint un très haut niveau d’instruction et aurait surement pu devenir un grand intellectuel s’il n’avais pas délibérément fait le choix de suivre sa voie actuelle, ou que ce dernier lutte en faveur de la scolarisation des plus jeunes. Je n’en dirai pas plus…

Ce livre est une bible pour tous les amateurs de dancehall qui cherchent à mieux comprendre les lyrics et de ce fait mieux connaître la face cachée de la Jamaïque.

Pourquoi et où se le procurer?

Il y a plusieurs raisons de se procurer ce livre:

  • Il a été écrit par un passionné qui a du beaucoup travailler pour répertorier et traduire tous ces lyrics, puis se documenter avec précision sur le contexte jamaïcain.
  • C’est un jeune martiniquais et on veut tous une société avec des gars comme lui qui nous informent en prenant plaisir à le faire
  • Le livre est une tuerie -sans mauvais jeu de mot-

Voici les endroits ou vous pouvez le retrouver:

  • Librairie Présence Kréol, au 40 rue Antoine Siger à Fort-de-France
  • Librairie ALEXANDRE à Fort-de-France
  • Librairie Antillaise du Rond-Point, à Schoelcher et de la Galléria
  • A la librairie Antillaise du centre commercial Destreland en Guadeloupe
  • En ligne: Sur le site internet des éditions Nestor

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N’hésitez pas à partager l’information. Bonne lecture à tous!


3 Comments

  1. Wouaw!! Ton article est magnifique. Je ne dis pas ça parce que c’est moi qui ai écrit l’ouvrage, mais surtout parce que tu as su relever les points importants de ce travail de recherche. Ce qui permet au lecteur d’estimer sa valeur. Tes retours et impressions me rassurent et me confortent dans ma démarche de montre le dancehall sous un nouveau jour en abordant des thèmes qui ne sont pas vraiment exposés au grand public. Merci mille fois pour cet article ! J’aimerais bien te rencontrer à la séance de dédicace de demain afin que nous puissions échanger sur ce sujet, si tu es disponible.

    • Merci l’ami pour ton retour. C’est moi qui te remercie d’avoir proposé cet ouvrage. Je ne serai pas disponible malheureusement mais si je l’étais ce serait avec plaisir. Ca me fait plaisir qu’il y ait de vrais passionnés comme toi qui prennent le temps d’analyser les choses et de proposer leur travail au public. On dit souvent que « la vi artis rèd », ce qui est selon moi valable pour les écrivains. Je te souhaite de ne jamais abandonner, tout travail acharné finit par payer un jour.

      Fabrice

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