
Trop de sites ont déjà parlé et reparlé du geste d’Antoine Griezzman du 17 décembre, je ne vais donc pas m’épancher sur le sujet ni rappeler ce qu’est le « blackface » surtout que pour être honnête, j’ai la flemme.
Plus sérieusement, je suis fatigué de la mentalité française et du racisme institutionnel de ce pays qui est censé être le mien, et pas moins que pendant la polémique du bar « La Première Plantation ». J’ai regardé de temps en temps les commentaires sur les articles qui traitaient du sujet. Il y avait plusieurs types de réactions:
- Les afro déscendants qui peinent à faire entendre leur cause et à exiger le respect sur des sites qui de toute façon sont orientés et fréquentés en majorité par des gens qui ont malheureusement été élevés dans le climat de racisme ordinaire français.
- Les « français de souche », soit disant défenseurs de la liberté d’expression mais qui crient au racisme anti-blanc lorsque ça les arrange. Ces derniers ne lâchent pas et appuient la provocation avec des blagues du style « moi quand j’était petit je me déguisait en indien, j’étais donc raciste mince alors », ou des tentatives de ridiculisation des revendications « afros » en affirmant que dénoncer le racisme de la pratique du blackface relève du manque d’estime de soi et de l’hypersensibilité. Un commentaire m’a d’ailleurs fait rire: « la France n’est pas raciste mais si les noirs commencent à se plaindre pour un oui ou pour un non on risque de le devenir avec eux ». Vu que la France n’est pas fondamentalement raciste, c’est qui « on »? Vous avez quatre heures…
Pour finir, la catégorie qui, honnêtement, m’a le plus désolé: - Les noirs qui, ignorant de leur histoire ou non, se font le porte étendard d’une France « Jamel Comedy Club » ou on peut rire de tout et de tout le monde et viennent défier tous les noirs qui ont désespérément pris leur temps de rappeler l’histoire du blackface en les traitant de frustrés, et qu’on est en 2018 et que tout ça est derrière nous. Bien sûr, ces noirs là servent d’exemple d’intégration parfait à tous les « souchiens » qui s’empressent de les applaudir et de leur répondre « c’est bien vous avez raison de ne pas être frustrés comme les autres »
Que penser de tout ça? Sérieusement…chacun son avis après tout.
Moi dans tout ça je ne juge même pas Griezzman, ni en tant que footballeur ou en tant qu’humain. Le seul problème, c’est qu’il est le miroir de l’éducation type du jeune français blanc né et ayant grandi dans un village, donc ayant sûrement peu été confronté à la diversité culturelle avant le foot. En plus il est quand même suivi sur les réseaux sociaux par plusieurs millions de personnes. Grizou la coqueluche des petites têtes blondes aurait pu se montrer exemplaire pour le coup. Enfin bref, ce cas alerte sur le fait qu’en France nous en somme encore à trouver que se déguiser en noir est rigolo, et c’est ce qui est grave et promet pour les années à venir. Et qu’on ne me dise pas que le « blackface » est un problème américain, surtout à l’ère de la mondialisation.
Le respect est définitivement mort dès que j’ai vu cette vidéo et la réaction des chroniqueurs des Grandes Gueules face à la malheureuse qui se débat tant bien que mal, comme une poule sans défense perdue dans un pitt, yo pa ka bay an chans!
Rappelons tout de même que répondre au racisme et à la haine par la haine n’amène à rien. Souhaiter une société meilleure et plus respectueuse des nôtres ne veut en aucun cas dire être anti-blanc. Tous les artisans de paix et du respect mutuel sont les bienvenus dans cette lutte sans fin mais il appartient aux afro-antillais, et par extension aux populations noires, de choisir le destin qui leur convient.
Donc concrètement on fait quoi? On continue à lutter inlassablement pour un respect qu’on aura probablement jamais totalement? Ou on apprend à se suffire à nous même et à ne compter que sur notre unique considération?
Si vous avez un avis sur la question, il est le bienvenu, n’hésitez pas à commenter.
Fabrice
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