
A moins de vivre caché dans une grotte, il n’y a aucun moyen d’être passé à coté de la polémique concernant la marque de vêtements qui a eu la fausse bonne idée d’afficher un jeune garçon noir arborant un sweat ou il est écrit (en anglais) « le singe le plus cool de la jungle ». Apparemment, la mère du garçon n’y voyait aucun inconvénients, ce qui en dit long sur la perception qu’elle a d’elle même et de son fils…En reparler ne sert à rien, cependant, c’es une occasion de se demander si tout peut se monnayer à l’époque ou l’on vit, y compris notre dignité.
Je ne sais pas si ça vaut le coup de le rappeler, mais ces dernières années trop de polémiques concernant des allusions racistes notamment dans la publicité ont enflammé les réseaux sociaux. Le racisme n’est d’ailleurs pas le seul sujet à polémique, y compris aux Antilles.
Il y avait par exemple une publicité pour une boite de nuit en Guadeloupe qui tournait sur les réseaux sociaux où une femme de couleur aguichait quatre ou cinq métropolitains afin de les attirer dans la boite de nuit puis on aperçoit une scène ridicule ou ils font la queue devant les toilettes de la boite de nuit où cette femme leur accordait ses faveurs à la chaîne . Je pense que ce n’est pas la peine de parler des clichés que cela renforce aux yeux de certaines personnes. No comment.
Dans tous les cas, l’objectif des marques est de faire parler d’elles, donc se plonger dans l’émotion à chaque polémique ne sert à rien: d’ailleurs on sait que le racisme existe et qu’il est omniprésent, c’est un fait. La question qu’il faut se poser c’est qu’est-ce qui fait que des personnes acceptent de prêter (vendre) leur image à ces marques, dont ils sont pourtant conscients de l’intention et des retombées évidentes?
Comme je l’avais fait comprendre dans un article précédent ,ou je me limitais à la Martinique, nous sommes à une époque ou nos principes et nos valeurs sont sans arrêt remis en question. Cela se ressent à travers la musique que l’on écoute, mais également nos modes de vie ou on tolère de plus en plus de choses car les temps sont durs, c’est la crise comme on dit. Si on devait résumer la mentalité la plus répandue vis à vis de l’argent en ce moment on dirait « débrouya pa péché ». Cependant on a tout de même le droit de s’interroger sur les limites de cette mentalité.
Pour revenir au sujet, j’essaye d’imaginer la sensation d’un « mannequin » noir a qui on propose un contrat publicitaire, puis ensuite lui expliquer le cadre dérangeant dans lequel sera utilisée son image. Ce mannequin sera peut-être partagé entre l’envie de refuser pour ne pas se faire incendier (ou par principe) et l’excitation d’avoir eu une proposition de participer à une pub, quelque soit ce qu’on lui demande de faire.
Personnellement pour moi la question ne se poserais même pas, et vous, que feriez-vous? Débrouya pa péché?
Il y aura toujours du racisme et des dérives en tout genre dans la publicité surtout à l’heure où faire le buzz sur les réseaux sociaux est la règle pour marquer les esprits. La vraie question est pourquoi des personnes acceptent de mettre leur dignité de coté pour participer à ces projets? Les temps sont durs, mais à ce point?
Fabrice
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