
La littérature a toujours occupé une place importante dans le patrimoine antillais et même si la lecture n’est pas ce qui fait l’unanimité chez les jeunes, nous avons toujours su que nos îles ont porté et portent toujours de grands auteurs. Certains ouvrages incontournables, qu’ils soient de chez nous ou pas, pourraient nous aider à développer une conscience collective et partager ensemble certaines valeurs. Voici 5 ouvrages que les antillais doivent absolument connaître!
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« Peau noire, masques blancs » de Frantz Fanon
Frantz Fanon est un psychiatre et écrivain né en 1925 à Fort-de-France et mort aux Etats-Unis 36 ans plus tard. Durant sa vie, il a œuvré en faveur de la décolonisation de territoires colonisés par la France dont l’Algérie et s’est toujours interrogé sur les conséquences de la colonisation sur la psychologie des colonisés, et donc des Afro Antillais notamment.
Le livre « Peau noire masques blancs » s’inscrit dans cette démarche et traite du comportement du colonisé vis à vis de la France, ses habitants, ainsi que ses « compatriotes » après avoir baigné en terre hexagonale. Même si le récit s’inscrit dans une certaine époque, certains faits restent d’actualité. Le livre se divise en plusieurs chapitres dont par exemple « Le noir et le langage », « l’homme de couleur et la blanche » et bien d’autres.
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« La rue Cases-nègres » de Joseph Zobel
De l’inspirante oeuvre autobiographique de Joseph Zobel, on en retiens sans doute surtout le film qui en est issu, réalisé par Euzhan Palcy: un classique incontournable du cinéma afro-antillais, d’ailleurs l’image de l’article en est tirée. Dernièrement, l’oeuvre a été adaptée en bande dessinée et on retrouve même quelques répliques de ce film dans l’introduction du clip d’un trappeur martiniquais, ce qui prouve malgré tout qu’il est indémodable et n’a pas de mal à traverser les générations.
Le roman nous plonge dans un univers colonial (l’histoire se déroule avant la départementalisation) et raconte le parcours de vie de José, un enfant élevé par sa grand mère et le combat de cette dernière pour lui permettre d’accéder à « l’instruction » dans un univers ou travailler dans les champs de canne est parfois la seule perspective d’avenir. C’est d’ailleurs la profession de sa grand mère et de la plupart des adultes du quartier contraints de laisser les enfants livrés à eux-même alors qu’ils travaillent dur pour gagner modestement leur vie.
Le parcours de José est jonché de péripéties et de rencontres uniques et aussi intéressantes les unes que les autres et chaque personnage contribue à aiguiser sa compréhension du monde qui l’entoure et sa condition.
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« Cahier d’un retour au pays natal » d’Aimé Césaire
Il s’agit d’un long poème rédigé par le chantre de la Négritude. Ce livre a de quoi parler aux afro-antillais qui sont loin du « pays » et qui ressentent ce besoin de s’affirmer en tant que ce qu’ils sont en refus à l’acculturation et renouer avec leurs racines. Cependant il est assez risqué de chercher à le décrire en quelques lignes donc on ne va pas s’y aventurer. En tout cas, c’est en partie à travers ce récit qu’est né le concept de Négritude.
Partir. Mon cœur bruissait de générosités emphatiques. Partir… j’arriverais lisse et jeune dans ce pays mien et je dirais à ce pays dont le limon entre dans la composition de ma chair : « J’ai longtemps erré et je reviens vers la hideur désertée de vos plaies ». Je viendrais à ce pays mien et je lui dirais : « Embrassez-moi sans crainte…Et si je ne sais que parler, c’est pour vous que je parlerai ».
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« Nations nègres et culture » de Cheik Anta Diop
Aux Antilles, il n’est pas rare que les afro-descendants se décrivent comme descendants d’esclaves: c’est un fait certes, et c’est déjà une très bonne chose de connaître cette partie de son histoire. Cependant, l’Afrique dont sont issus nos ancêtres ne se résume pas à un vivier d’esclaves qui s’ennuyaient en attendant d’être capturés.
Il a souvent été dit et répété que l’Afrique n’avait pas d’histoire en terme de civilisation, ce qui est totalement faux. C’est dans le but de balayer ce genre d’affirmations que le professeur Cheik Anta Diop a écrit cet ouvrage qui est le fruit de nombreuses années de recherche.
C’est particulièrement grace à cet ouvrage qu’on peut clairement constater la falsification de l’histoire dont on parle tant et que l’Afrique est à l’origine des plus grandes civilisations ayant jamais existé.
Tout ce qui est dit dans cet ouvrage est vérifié aussi bien scientifiquement que par des écrits anciens, notamment d’européens de l’époque comme Hérodote qui ont voyagé en Afrique ou même, si ça peu permettre à plus de monde d’y croire: la Bible.
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« Les 4 accords toltèques » de Don Miguel Ruiz
En Martinique comme ailleurs, nous avons tous comme tout être humain tendance à « malparler », mal prendre la critique, réagir au quart de tour et se mettre à rendre tout le monde responsable de nos problèmes, c’est HUMAIN. Cependant, un peu de sagesse pourrait nous aider à mieux nous comporter les uns avec les autres. Ce livre est la pour nous l’apporter à travers 4 principes simples.
L’auteur est un héritier de la culture toltèque: c’est une culture méso-américaine qui s’est développée au Mexique il y a plus de 800 ans. Le terme Toltèques provient du nahuatl et désigne les « maîtres bâtisseurs ». Dans les légendes nahuatl, les Toltèques sont censés être à l’origine de toute civilisation . Les toltèques avaient leur propre religion, de laquelle sont issus ces quatre accords:
-Que ta parole soit impeccable
-Ne prend rien personnellement
-Ne fais aucune supposition
-Fais toujours de ton mieux
Plus facile à dire qu’à faire c’est clair, mais pourquoi pas essayer? Bien sur, dit comme ça on pourrait penser avoir fait le tour du livre, mais l’essentiel est dans la méthode d’application.
En espérant vous avoir inspiré et motivé à (re)découvrir ces ouvrages, n’hésitez pas à dire si vous avez d’autres livres de ce genre qui pourraient profiter à la communauté.
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